Nous sommes devant la vie comme devant un messager qui frapperait chaque matin à notre porte . Nous l'invitons à entrer , nous le faisons asseoir et nous commençons à lui confier nos espérances et à lui faire part de nos plaintes , avant de lui proposer de partager notre repas et de nouveau la litanie des plaintes , le bavardage des espérances , à présent c'est le soir , nous le raccompagnons à la porte et nous le saluons sans avoir pensé une seconde à lire cette lettre qu'il agitait tout ce temps sous nos yeux.
Christian Bobin