Sur le chemin il y a ce qu'il nous faut pour croître,grandir, tout est là.
Pourquoi voulons-nous grandir ? Pour changer.
Si je change, alors je serai plus responsable, plus adaptée, plus juste, plus aimable...plus aimée. Je veux me transformer, mais le but est perverti, malgré moi.
Je sens bien ce détournement d'intention, ou d'attention.
Je veux grandir, être adulte. Oui, mais pourquoi ?
Jusqu'à présent, cela ne m'a jamais porté chance de rester infantile. La vie m'a montré que je ne pouvais continuer "comme avant".
Donc changer est une sorte d'obligation, le changement est une loi."Je ne peux pas continuer ainsi".
Le changement s'appelle "grandir" lorsque nous repérons les mécanismes infantiles à l'oeuvre, tenaces. Et que nous ne voulons plus les laisser prendre les commandes.
Donc je veux grandir, enfin je crois...
"Voulez-vous vous transformer ?", nous demande souvent Arnaud.
"Oui!",répondons-nous tous en choeur (intérieurement).
Mais en moi, cette espérance du changement est bien vite récupérée par le mental: je vais changer, donc la vie va changer pour moi. Ce qui n'est pas complètement faux. Seulement voilà, rien n'est sûr, et si ça change, ça ne sera probablement pas de la manière dont je l'avais prévu. Donc...changer, oui , mais pas trop quand même, de façon à ce que l'ancienne "Sylvie" puisse profiter de la nouvelle, ainsi tout sera bien! Je reprends l'image de la chenille qui veut se faire pousser des ailes sur le dos, donnée si souvent par Arnaud. Une image qui fait froid dans le dos ( ! ), quand on sait que le prix à payer est de mourir... en tant que chenille !"Oui, mais ce n'est qu'en tant que chenille, après on devient papillon, alors tout va bien"... Sauf que le papillon lui aussi va mourir , et oui !
Bon, j'arrête les dialogues intérieurs, que j'ose enfin partager sur ce blog ...
Je ne suis donc pas dupe de mon envie de changement. Par contre, la promesse d'Arnaud, et de tous les maîtres qui nous montrent le chemin qu'ils ont eux-même parcouru, tient toujours. Cette promesse est là, je le sais.
A moi d'être vigilante : oui, je veux être aimée.
Mais cet amour que je cherche se trouve en le donnant. C'est imparable, le mental ne peut plus rien dire ou faire.
Dans les disputes entre enfants ( ou grands !), on cherche souvent "qui a commencé"... c'est souvent impossible à trouver. Ou alors, ça ne sert à rien.
Lorsque nous nous mettons à aimer, ou que nous recevons de l'amour, ne cherchons pas "qui a commencé". Le mystère reste entier. L'intention était là.
Et grandir, qui rime parfois avec souffrir, veut alors dire aimer, qui rime avec rire.