Bretagne Penn ar Bed-Presqu'île de Crozon,Ile de Sein
Piano Didier Squiban-Chant Yann Fanch Kemener-
Site de Didier Squiban : http://www.hardinski.net/menu.php
Sevim
Je marche et me consume
l'amour m'a peint de sang
je ne suis ni fou ni sain
viens vois ce que l'Amour a fait de moi.
Parfois je souffle comme le vent
parfois je poudroie comme les chemins
parfois je coule comme le torrent
viens vois ce que l'Amour a fait de moi.
Je mugis comme les eaux qui roulent
je meurtris mon coeur en peine
je pleure en évoquant mon Guide
viens vois ce que l'Amour a fait de moi.
Prends ma main et enlève-moi
ou fais-moi entrer en Ton sein
tu m'as trop fait pleurer , réjouis-moi
viens vois ce que l'Amour a fait de moi.
Je vais de pays en pays
J'invoque mon Guide en toutes les langues
qui me comprend en pays étranger?
viens vois ce que l'Amour a fait de moi.
Que je sois Medjnun et que je marche
je Le vois en rêve cet Aimé
je m'éveille et m'attriste
viens vois ce que l'amour a fait de moi.
Je suis le pitoyable Yunus
de la tête aux pieds je ne suis que plaie
et je suis loin du pays de l'Ami
viens vois ce que l'Amour a fait de moi.
Yunus* Emre
* prononcer " younous"
"Quand tu cherches Dieu, cherche-le dans ton coeur. Il n'est pas à Jérusalem, ni à la Mecque, ni dans le hajj"
Yunus Emre *
* La tradition veut qu'au 13ème siècle, dans un couvent situé au coeur de l'Anatolie, un modeste derviche appelé Yunus, soi-disant bûcheron et illettré, s'occupait à de rudes besognes tout en s'initiant aux premiers rudiments de la doctrine soufie. Bientôt, sous l'effet de l'inspiration mystique, quasi miraculeusement, il se mit à composer des poèmes sublimes, dans lesquels il clamait son amour pour Dieu et son désir d'union avec celui qu'il nommait l'Ami. Sa poésie, vive, imagée, aux accents brûlants, dans une langue turque authentique et dépouillée des formules ampoulées de l'ottoman classique, alla droit au coeur du peuple, qui fit sien ce poète et tout au long des siècles ne se lassa pas d'en répéter les vers.
Telle est l'image qu'a forgée la légende populaire de ce personnage qui est vénéré comme un saint par le peuple et considéré par les érudits et connaisseurs comme l'un des plus grands poètes du monde turc.
source : "l'islam turc en citations "
http://www.bleublancturc.com/Franco-Turcs/Islam/Citations_Islamturc.htm
Pour mon amie Jeanne ...
Ce que je vis par la pratique de "être un avec" est inimaginable . Il y a quelques jours je ne pensais pas que les choses pouvaient se "retourner ainsi" .
Il y a eu tout d'abord cette "horrible" culpabilité qui m'est venue suite à un emportement , un empressement à "montrer mon blog" à une amie ( Claire) qui est venue chez moi . Je lui parlais d'un texte de Pascale ( Sourire) sur son blog , intitulé "garder le contrôle" , et je lui disais que ce sujet me préoccupait depuis longtemps , en particulier le contrôle de la parole . Elle me dit qu'il y avait eu du changement en moi , parce que maintenant "je me répandais moins" ... Tout de suite s'est installée une honte , un refus de cette honte , etc. J'ai vu comment la conversation après cela était difficile .
J'ai laissé cette gène et ce refus rester en moi , pendant une journée . Il n'y avait rien à dire , rien à fuir . Comment faire autrement d'ailleurs ? Je n'avais plus aucune illusion sur moi-même . Ce que je suis n'est que prétention . Derrière cette honte se cachait tout simplement la réalité de moi-même. Peu à peu il y a eu une sorte d'évidence qui s'est mise en place . Impossible de contourner .
Puis hier soir j'ai lu ce passage dans le livre d'Eric E: "M. Un parcours spirituel auprès d'A. D." .
Eric : "Arnaud évoquait mon fonctionnement consistant à me mettre en dépendance auprès d'un autre tout en lui demandant en quelque sorte sa protection et en étant prêt à un dévouement au-delà du raisonnable pour acheter ma sécutité . Il reprenait l'image quelque peu humiliante pour l'égo de l'oiseau perché sur le dos de l'hippopotame : il est autorisé à se nourrir de ses parasites en échange de quoi il doit le prévenir en cas de danger . Telle était , en résumé , ma situation . Au cours de cet entretien , Arnaud m'avait poussé à voir plus profondément en moi-même . En m'intériorisant , j'en étais arrivé à découvrir des paliers successifs qui s'enchaînaient tout naturellement , de la quête de protection au besoin de sécurité ...au besoin d'être aimé! Cette prise de conscience totale m'avait plongé dans des sanglots irrépressibles . Arnaud m'avait alors saisi la main en me disant : " ça, c'est l'enseignement de Swamiji" ."
Ce passage m'a aidée à continuer à m'accepter . Le fait d'arriver au bout d'un moment à me voir exactement telle que je suis , sans que les mots n'interviennent , juste voir , m'a d'un coup paru être une grâce , une bénédiction . Je ne sais pas comment exprimer ce que j'ai ressentis . Ce qui est sûr , c'est que la honte n'avait plus sa place .
Puis , aujourd'hui , a eu lieu une réunion de synthèse au sujet d'un élève , Josué , qui est suceptible de revenir à L'IME où je travaille ( un oiseau migrateur qui a fugué bien des fois et ne supporte pas d'être en classe...) .
Une éducatrice qui a "du caractère" m'apostrophe souvent . Jalousie ? Besoin de se positionner ? Je ne sais pas .Vient un moment où je demande au chef de service si je pouvais le voir pour parler des conditions autour de l'éventuel retour en classe de Josué, pour prévenir les fugues et la violence . L'éducatrice s'interpose et dit qu'il n'y a pas lieu de demander une aide quelconque . Je lui précise que c'est moi , dans le contexte classe, qui le souhaite , car je suis responsable de Josué , et des autres élèves . Elle dit que c'est d'accord , que ça ne regarde que moi , parce que elle , "elle sait ce qu'elle a à faire " .....Touchée par cette insinuation , je sens que je proteste à peine . De l'amour propre , j'en ai beaucoup moins , depuis un ou deux jours . C'est très tranquillement que je lui réponds : " moi aussi je sais ce que j'ai à faire , mais si on veut que le projet de réintégraton de Josué marche , il faut y mettre les moyens" . Et le débat est clos.
Et je suis pleine de gratitude pour un enseignement qui permet d'abandonner son amour propre , pour laisser place à un peu plus de lucidité , et d'amour ( ici surtout un "non-conflit " , avec moi-même , et avec mon entourage) .
Je commence à apprécier les blessures d'amour propre.
Sylvie
Voici une petite histoire racontée par Anthony de Mello :
"Une religieuse indienne décide de faire une retraite . Les soeurs de sa communauté disent : " Cela fait partie de sa personnalité : elle participe toujours à des ateliers et à des retraites , elle ne changera jamais " Or , il se trouve que cette soeur change lors de cet atelier , ou de cette retraite , ou de ce groupe de thérapie. Elle change et tous les participants voient la différence. Ils lui disent : " Cette fois , vous avez vraiment découvert des choses , n'est-ce pas ? " C'est exact , on peut le constater lorsqu'on observe son comportement , sa manière d'être , l'expression de son visage. On remarque toujours ce genre de détail lorsqu'il y a un changement intérieur . On le voit sur le visage , dans les yeux , dans les gestes .
La soeur revient donc dans sa communauté . Mais comme les autres soeurs ont une idée toute faite sur elle , elles continuent à la regarder en fonction de ce préjugé . Elles sont les seules à ne pas voir le changement qui s'est opéré . Elles disent : " oui, elle a bien l'air un peu plus vive , mais attendons , la dépression ve revenir " Effectivement , quelques semaines plus tard , la soeur est déprimée: elle a réagi en fonction de la réaction de ses compagnes . Et celles-ci disent : " Vous voyez , nous l'avions bien dit , elle n'a pas changé" . Ce qui est tragique dans cette histoire , c'est que la soeur avait changé , mais que les autres ne l'avaient pas vu . La perception a des conséquences dévastatrices en matière d'amour et de relations humaines "