La méditation est une sorte de médicament - son utilisation est temporaire. Lorsque vous avez compris son essence, vous n'aurez plus besoin de pratiquer une méditation particulière ; alors la méditation se répand partout dans votre vie. La marche est Zen, s’asseoir est Zen. Quelle sera alors la qualité intérieure ? L’on marche alerte, joyeux, vigilant, non-motivé, centré, aimant, épanoui et la démarche est nonchalante. L’on s’assoie avec amour, alerte, attentif, sans but, sans raison particulière, simplement parce qu’il fait bon s’asseoir en ne faisant rien, combien relaxant, combien reposant… Après une longue promenade, vous vous asseyez sous un arbre et la brise vient vous rafraîchir. À chaque moment vous devez être à l'aise avec vous-même n'essayant pas de vous améliorer, de vous cultiver, de pratiquer quoi que ce soit. Marcher est Zen, se reposer est Zen. Loquace ou silencieux, mobile ou immobile, l'Essence est tranquille. L'essence est tranquille ; voilà le mot clé. L'essence est tranquille ; voilà la formulation. Faites ce que vous avez à faire, mais au plus profond de vous-même restez tranquille, calme et centré.
OshoThe Sun Rises in the Evening Chapter 7
Commentaire :
Le Cavalier de l'Arc-en-Ciel nous rappelle, qu'à l'exemple de cette tortue, nous portons notre maison partout où nous allons. Il n'y a aucun besoin de se dépêcher, aucun besoin de rechercher un abri ailleurs. Même lorsque que nous plongeons dans les profondeurs des eaux émotionnelles, nous pouvons rester autonome et libre d'attachements. C'est un temps où vous êtes prêt à lâcher toutes les attentes que vous avez eues à votre égard ou envers les autres et à prendre la responsabilité des illusions que vous avez pu entretenir. Il n'y a aucun besoin de faire quoi que ce soit d'autre que de vous reposer dans la plénitude de qui vous êtes maintenant. Si les désirs, les espoirs et les rêves s'évanouissent, tant mieux. Leur disparition ouvre un espace pour une nouvelle qualité de tranquillité et d'acceptation de ce qui est. Vous pourrez faire bon accueil à cette évolution comme vous n'avez jamais pu le faire auparavant. Savourez cette qualité du ralentissement, de cette détente et rendez-vous compte que vous êtes déjà chez vous.
« Si je cherche mon coeur, je le trouve dans ton quartier. Si je cherche mon âme, je la trouve dans tes cheveux. Lorsque, assoiffé, je bois de l’eau, dans l’eau je vois l’image de ton visage ».
Djâlâl-Od-Dîn Rûmî
Pour ne plus retrouver dans l’amour de l’autre le reflet de sa propre image, mais retrouver l’image de son essence spirituelle, il faut qu’il y ait cette distance, cette inaccessibilité. Il faut qu’il y ait cette soif, cette nostalgie. Il faut qu’il y ait cette maladie d’amour, cette douleur d’amour, ce désir intense qui devient ce qui nous nourrit . Il faut qu’il y ait ce que dans toutes les poésies amoureuses du monde, on appelle le chagrin d’amour. Ce chagrin dont aucun amoureux ne souhaiterait, pour tout l’or du monde, être délivré. Dans le Cantique des Cantiques, j’ai relevé ces quelques vers : « Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui déclarerez-vous ? Que je suis malade d’amour. »