Sevim
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Photo de Pierre P.
Quand on parle, on campe dans sa parole.
Quand on se tait, on campe dans son silence.
Quand on joue de la musique, on lève le camp, on replie sa tente et on s'éloigne dans le chant faible, délivré de la corvée du dire et du taire. (...)
Dans la musique on est comme dans l'amour: engagé sur le sentier de la vie faible.
On va du point A au point B, d'une lumière à une autre. On est entre les deux, trébuchant dans le noir.
Vivant d'incertitude et souriant d'hésitation, attentif à ce mouvement en nous de la vie frêle, oublieux du reste.
Christian Bobin
L'homme - Joie
P 46
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Dali : Rose méditative
Il y a quelque chose que je ne peux pas oublier, et je ne sais pas ce que c'est. C'est cette chose-là que j'espère retrouver quand je mourrai. La fin de notre vie ne coïncide pas forcément avec le jour de notre mort : pour certains, elle vient bien avant, mais pour celui qui est vraiment vivant, elle ne vient peut-être jamais. Je ne désespère jamais, parce que j'ai toute confiance en la mort. J'ai en effet une confiance en la vie qui va jusqu'à cet extrême là. La mort, qui est du temps, ne peut pas toucher quelque chose qui n'est pas du temps, mais il faut faire un effort énorme pour le voir. Il y a quelque chose qui se maintient malgré la mort. Cette chose est comme une joie irrepressible, une joie sans cause qui me parle de Dieu et de son absence, une lumière qui reste, comme une fleur qui n'aurait besoin du support d'aucune tige.
Christian Bobin
La lumière du monde
"J'ai lutté toute une nuit avec une souris. Au matin, quand je me suis assis, vaincu, devant la fenêtre, avec ce qui me restait de force, une joie curieuse passait dans l'air"
Suite au bonheur de l'avoir ré-entendu grâce à Acouphène,
je cherche encore sa voix et ses éclats de joie...
Avec un détour inattendu par l'Islam à la fin,
juste quelques mots...