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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 23:05
                                    


 
 

 















Concerto pour clarinette . Adagio





Comme c'est étrange ce que tu viens d'accomplir ! M'envoyer une musique triste, et, ce faisant , me consoler de ma tristesse.(...)
La clarinette , bercée par les cordes, murmurait une mélodie tendre qui exhalait , avec ses mouvements descendants, une sorte de tristesse sereine.
Au début , j'ai pensé que tu m'envoyais cet adagio par sympathie, juste pour me prouver que tu avais connu, toi aussi , le chagrin.
Puis le morceau continua et je m'aperçus que tu me disais autre chose. Quoique douce, délicate, la clarinette refusait de fléchir, de céder à la déprime, elle remontait, elle chantait, elle s'épanouissait. Le chagrin se transfigurait. De ton sentiment, tu faisait une oeuvre. La tristesse s'était muée en beauté.(...)
Pleurer, enfin. Depuis que j'affrontais les agonies de mes proches , je n'avais pas pleuré.
Pleurer. Puis accepter.
Grâce à toi, j'acceptais. Oui, je crois que j'acceptais aussi.
Quoi?
(...)
Accepter l'inévitable tristesse. Consentir au tragique de l'existence. Ne pas se raidir contre la vie en la niant. Cesser de la rêver autre qu'elle n'est. Epouser la réalité. Quelle qu'elle soit.
Tu m'offres la sagesse de dire "oui", alors que mon siècle, ma formation intellectuelle, nos idéologies me donnent l'illusion d'être fort en opposant un "non".
Ce soir je me suis pardonné.(...)
Merci


Eric-Emmanuel Schmitt
Ma vie avec Mozart


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