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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 18:28





C'était hier.
Alors que la ville ployait sous le vent et la neige, tu m'as surpris au détour d'une rue. Les larmes que tu m'as arrachées m'ont réchauffé d'une façon essentielle, le visage autant que l'âme. J'en tremble encore.
Noël avait jeté sur le trottoir des centaines d'humains affolés à l'idée de manquer de cadeaux et de nourriture lors des festivités à venir . (...)
Une fois que mes sacs eurent englouti l'ultime cadeau nécessaire, je songeai à me réfugier dans un taxi pour rentrer et je trottai vers une station.
C'est là que tu intervins.
Une musique me fit pivoter : une chorale chantait ;



Il y avait dans l'air quelque chose de probe, de recueilli qui m'immobilisa.(...)
A cause de la neige, je ne pouvais poser mes paquets au sol par crainte que l'humidité ne les amollisse; je demeurais donc debout, les bras chargés, les épaules lourdes, les paumes sciées, à me laisser pénétrer par le mystère qui envahissait l'espace.
Quelques secondes plus tard, les larmes jaillirent de mes paupières, violentes, chaudes, salées, sans que je puisse les essuyer.
Où étais-tu lorsque tu écrivis cela? en quelle année? Quel mois?
En tout cas , grâce à toi , je découvrais soudain où je me trouvais.
Je haussais la tête.
Noël au pied d'une cathédrale...
Je n'avais rien remarqué auparavant.(...)
...Noël...
Tu me révélais que nous vivions un moment sacré.

Eric-Emmanuel Schmitt
Ma vie avec Mozart

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